CW mention de viol et transphobie.

Il y a une grande confusion entre identité de genre et identité sexuelle. Ca vient de l'essentialisme de la société, qui associe identité et genre avec organes génitaux et sexualité. Tout ce qui est cisgenre hétéro est "ok" et "normal" donc "pas sexuel" et tout ce qui est queer est par extension pervers et sexuel.

Un enfant cisgenre est "normal" donc "pas sexuel". Un enfant trans est "anormal" donc "sexuel". Dire qu'un petit garçon et une petite fille forment "un beau couple" c'est hétéro donc "pas sexuel". Dire ça de deux garçons ou deux filles c'est gay ou lesbien donc c'est sexuel. (On remarquera au passage les relents pédo du fait de trouver ça "sexuellement pervers" qu'un enfant tienne la main d'un autre enfant, ou veuille mettre un tutu rose).

L'explication cishétéro normée est que c'est une perversion sexuelle et/ou la conséquence d'un trauma sexuel. La "solution" est de rajouter encore plus de trauma sur la personne queer : harcèlement, thérapie de conversion, agression sexuelle voire viol correctif.

Oui le viol correctif existe, des hommes m'ont violé' dans le but explicitement verbalisé que j' "arrête d'être frigide" (asexuel), que j'arrête "de me prendre pour un mec" et "pour tous les mecs qui pourront jamais me toucher" (persuadé que j'étais une femme lesbienne butch). C'étaient des gens de mon cercle d'amis ou des ex-compagnons, pas des random dans la rue.

Tout est sexe donc la solution c'est aussi du sexe. C'est épuisant.

Dans le genre trucs perchés inventés par des personnes cisgenre transphobe il y a l'autogynéphilie et l'autoandrophilie. Grosso modo c'est la pathologisation, chez les personnes trans et uniquement chez les trans, du fait de ressentir de l'excitation en s'imaginant avoir un corps sexy de son vrai genre. C'est "normal" chez les personnes cis, "sexuel et pervers" chez une personne trans et par extension... "la preuve qu'on n'est pas trans, juste auto-genre-phile".