CW : parties génitales, porno, transphobie, fétichisation, intersexephobie, déshumanisation.

Les futanari ou futa sont des personnages de pornographie japonaise (hentai). Littéralement le terme signifie hermaphrodite. Elles sont définies comme "des femmes cis avec un pénis" ce qui fait d'elles une version "no homo" des femmes trans. (Ce qui montre que la transmisogynie et l'homophobie se recoupent à certains niveaux).

Les femmes transgenre apparaissent aussi dans le hentai, mais sous la forme de trap (terme transphobe) qui mélange à la fois les femboy, les Drag Queen et les femmes trans. Parce que quitte à être queerphobe autant l'être jusqu'au bout.

Les scénarii dans lesquels les intersexe futa et les trans "traps" apparaissent, renforcent les stéréotypes et la sexualisation des personnes trans. Soit la personne est "futa" et donc n'existe que par et pour le sexe, soit elle est "trap" et n'existe que sous la forme de "Tu vois cette femme ? EN FAIT C'EST UN HOMME LOLILOL" ce qui est essentialiste donc transphobe. En plus de renforcer la justification des agressions transphobes par la "Trans Panic".

Pourtant les futas et traps ont l'avantage d'être la représentation de la "transidentité" ou de la non-conformité de genre qu'on trouve le plus facilement. Les femmes trans voient qu'on peut être une femme avec un pénis. Les hommes trans voient qu'on peut vouloir un pénis alors qu'on est "né femme". Les personnes généralement queer peuvent avoir une représentation d'un corps non-cis qui est désirable par une personne cis.

Mais c'est un pis-aller qui rabaisse la personne queer à un fetish déshumanisant. Le porno queer inclusif n'apparaît pas sur les sites généralistes, c'est trop "de niche" le respect des gens. La personne de base va donc rester enfermée dans sa bulle cishétéronormée, renforçant sa queerphobie.

Ce pis-aller n'est pas suffisant pour les personnes trans. Nous ne sommes PAS des traps ni des futas.