• Il s'agit de l'introduction et de la bibliographie d'une série d'articles détaillant la théorie de l'attachement. Dans ce contexte, le terme d'attachement définit la capacité à se sentir en sécurité avec les autres, avec soi-même et dans le monde. Il s'agit du point central à développer afin d'atteindre la guérison des troubles d'origines traumatiques.

    Les bases principales de l'attachement sont construites durant l'enfance. Néanmoins, les liens d'attachement continuent d'être forgés et retravaillés tout au long de la vie, permettant de réparer les carences de la petite enfance. Créer un attachement sain et sécure à l'âge adulte est totalement possible, même dans le cas de trouble de la personnalité borderline (TPB) !

    Article complet : > https://tinyurl.com/26kbr294 <


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  • La nouvelle « La Métamorphose » de Kafka est une histoire en trois parties, parfois publié dans un livre seul parfois dans un recueil de nouvelles. Elle fait partie de mon défi de lecture Alter Ego challenge.

    En général elle est comprise comme une aliénation causée par le capitalisme. Un épisode de « Tale Foundry » l'interprète sous l'angle du handicap acquis (ou dont les symptômes deviennent invalidants tard dans la vie) et de la manière dont la famille peut se mettre à réagir hostilement aux aspects « body horror » du handicap.

    De mon côté, j'ai évidemment lu l'histoire sous l'angle de la dissociation et du trauma, en particulier par l'angle du développement des identités non-humaines dans le TDI, le TDI-p et l'ATDS.

    Dans mon commentaire de lecture, je vais commenter à la fois le texte en lui-même mais aussi, les notes et commentaires de Claude David dans l'édition « Folio classique » de chez Gallimard.

    Prologue

    D'après Claude David (je vais l'appeler CD pour le reste de mon commentaire), la métamorphose signifierait en général un travestissement. Par contraste chez Kafka la métamorphose révélerait la nature profonde des êtres.

    Pour comprendre cette nouvelle il faut la mettre dans son contexte d'écriture. Elle a été inspirée par les textes précédents de l'auteur, écrits durant une période difficile pour lui. Il cherche à extérioriser ses émotions dans ses textes. Ainsi, La Métamorphose est très inspirée du vécu de l'auteur. À cela il faut rajouter l'indice que Gregor Samsa est un anagramme du véritable nom de Kafka. Ainsi, pour CD, « la métamorphose est un châtiment imaginaire que Kafka s'inflige ».

    CD considère que la nouvelle ne critique pas la société dans sa structure mais qu'il s'agit d'une démarche auto-punitive de la part de l'auteur. À travers le personnage c'est lui-même que Kafka chercherait à humilier, afin d'expier ses propres fautes comme par exemple sa faiblesse. La forme insectoïde de Gregor le place en dehors de toute compassion humaine, son humanité est tellement bien enfouie derrière sa nature dégoûtante qu'il est inutile de la chercher. Je ne suis pas d'accord avec cette analyse, comme nous le verrons plus loin.

    Je suis d'accord avec CD lorsqu'il analyse que l'« ennemi irréconciliable » de l'histoire est le père. À cela j'ai envie de rajouter que c'est toute l'humanité qui est l'ennemi irréconciliable, nous verrons pourquoi.

    Pour CD, Gregor est « relégué au delà de la pitié à un niveau inaccessible aux sentiments humains » et le lecteur prendrait systématiquement le parti de sa famille, à la fois innocente et maltraitante. La réhabilitation de Gregor serait impossible pour CD, qui place le personnage hors de portée de tout lien humain, incapable d'aimer. CD considère que l'affection de Gregor est « corrompue » à l'image de ses goûts alimentaires, qu'il est incestueux par corruption de son être et de son essence.

    En une forme de « juste retour des choses » (pour CD), le père détesté de Kafka finit par détruire le faible fils Gregor.

    Je trouve que cette compréhension de l'histoire pue très fort et je vais vous expliquer pourquoi.

    Partie 1

    Dans la première partie, Gregor vient de se rendre compte qu'il s'est métamorphosé durant la nuit. J'interprète cela comme la réalisation de l'état de dissociation avec la venue au contrôle d'une identité non-humaine.

    Lorsque Gregor ressent que sa famille, le médecin, le serrurier... vont lui venir en aide, qu'ils vont répondent à ses besoins d'attachement, il se sent « ramené dans le cadre de la société humaine ». De la même façon qu'une personne dissociée, en rupture d'attachement et en détresse, ressent être à nouveau humaine lorsqu'on prend (enfin) soin d'elle en répondant adéquatement à ses besoins.

    Je n'ai pas noté grand-chose de plus sur cette première partie. Voyons maintenant ce qu'en dit CD.

    Certaines notes de bas de page pointent des détails assez évidents comme la chronologie de l'histoire ou le fait que la métamorphose est réelle. Il précise que l'insecte est un cancrelat et explique pourquoi.

    Dans la « Lettre à son père » (1919) Kafka place l'insulte de « cancrelat » dans la bouche de son père. Il rappelle également que ce même père insultait de « vermine » un ami Juif de Kafka. Cela me fait dire que la métamorphose de Gregor-Kafka est une façon de s'identifier à l'image de lui-même renvoyée par son père. Son père voit en Kafka un cancrelat parasite et dégoûtant, Gregor devient ce cancrelat. Pour CD cette métamorphose correspondrait à un désir secret, pour moi elle répond aux désirs pervers de la famille maltraitante. Après tout, la famille de Gregor vit à son crochet tout en considérant que c'est leur fils et seul gagne-pain qui est mauvais, qui est un sous-être, un genre de parasite inutile dont ils aimeraient se débarrasser.

    La famille de Gregor l'utilise comme un objet et en même temps projette sur lui ce comportement de parasite qu'ils ne parviennent pas à assumer. Ils rejettent sur Gregor leur propre faute, leur propre péché. Gregor-cancrelat devient l'agneau sacrificiel, le bouc émissaire qui effacera leur péché en le prenant sur lui.

    Cette situation de famille qui vit au crochet d'un fils exploité alors qu'il y a assez d'argent pour ne pas avoir besoin de le faire est à mettre en parallèle avec les expériences de vie de Kafka lui-même. Avec la différence que Gregor est un agneau soumis là où Kafka vouait une haine terrible à sa famille. Gergor s'identifie à l'image renvoyée par le père abusif là où Kafka en colère tentait de sortir de cette emprise. À mon avis cela traduit un conflit interne chez l'auteur avec une part qui s'identifie à l'image de cancrelat projetée sur lui par son père, une part qui est en colère contre ce père abusif et insultant. Gregor s'identifie à la honte projetée sur lui par le père tandis que Kafka l'auteur la refuse. Je vois donc le récit de la métamorphose comme une tentative de la part de Kafka d'intégrer ces différentes facettes de son expérience de vie. De trouver une résolution à ce conflit interne.

    CD souligne que lorsque Gregor ment à son employeur au sujet de sa santé, pour tenter de conserver son emploi (dont sa famille dépend) tout en dissimulant son état de cancrelat, il s'agirait de ses « dernières lueurs de raison ». Moi je vois ça comme une tentative désespérée de « sauver les meubles », de continuer de se plier et se conformer aux attentes des gens tout en cachant sa « faute » de ne pas être à la hauteur des désirs de son père (aka d'être un cancrelat).

    Le désastre le pire que traverse Gregor, c'est lorsqu'il perd le lien d'attachement avec sa mère : en effet, lorsque la mère découvre que Gregor est devenu le cancrelat qu'il est aux yeux de son père, la mère... se réfugie auprès du père. Au lieu de défendre son fils, de le relever, de le faire réintégrer l'humanité en le voyant comme un humain, la mère se plie elle aussi à l'image imposée par le père. Le comportement de la mère approuve l'image projetée par le père. Gregor n'obtient aucun soutien, aucune compassion de la part de sa mère, laquelle se pose en facilitatrice des maltraitances du père.

    Partie 2

    La veille, lorsque Gregor était enfermé à clé dans sa chambre, tout le monde voulait absolument rentrer dans la pièce, tout le monde voulait défoncer les limites qui étaient posées autour de son intimité. Aujourd'hui, maintenant qu'il est un cancrelat, maintenant qu'il se plie à l'image de lui renvoyée par ses agresseurs, ceux-ci refusent de l'approcher et l'enferment dans sa chambre, l'isolent de force. De la même façon, dans les systèmes familiaux dysfonctionnels voire incestueux (aka qui ne respectent pas les limites individuels, l'autonomie des individus, inversent le rôle parent-enfant, imposent une intimité malsaine, des relations fusionnelles) les limites personnelles des individus sont défoncées. Les individus n'existent pas en tant qu'individus, ils sont contraints de se plier aux caprices de la personne qui « tire les ficelles » du jeu. Dans la famille de Kafka et celle de Gregor, c'est le père qui tient ce rôle. C'est le père qui décide que Gregor-Kafka est un cancrelat, le père qui décide que Gregor-Kafka doit être sorti de sa chambre ou isolé, qui va prendre soin de lui (par élimination, en définissant qui ne prendra PAS soin de lui) et ainsi de suite.

    Gregor est complètement soumis à sa famille, à leurs caprices, à l'image de lui que sa famille projette sur lui. C'est à mettre en parallèle avec la manière dont Kafka devait se soumettre à sa famille et se plier à ce que sa famille projetait sur lui. Pour Gregor comme pour Kafka ce sont les figures paternelles qui mènent la danse : le patron, le père...

    Abandonné par ses parents, Gregor se retrouve à dépendre de sa petite sœur de 17 ans afin de voir ses besoins de base être comblés. Le sentiment d'incestuel imposé par le système familial est renforcé. L'humanité de Gregor lutte pour rester active malgré l'absence de lien social. En effet, comme il ne parvient plus à communiquer verbalement, plus personne ne lui parle ni ne s'imagine qu'il puisse comprendre. Cela me rappelle la situation des personnes dysphasiques comme les autistes non-verbaux, qui sont traités comme des débiles ou des objets juste parce qu'ils sont incapables de verbaliser. Cela rappelle également la situation des personnes âgées en maison de retraite : parce que leur âge complique la communication de leur part, les équipes soignantes partent du principe qu'elles ne peuvent plus comprendre et se mettent à les (mal)traiter comme si c'étaient des objets sans conscience.

    Gregor est tellement dans une posture de fawning, de soumission à sa famille, qu'il ne ressent aucune colère lorsqu'il apprend que son père avait assez d'argent de côté pour que Gregor n'ait pas besoin de trimer aussi dur qu'il l'avait fait jusqu'à présent. La posture de Gregor se rapproche de l'auto-gaslighting c'est-à-dire qu'il a tellement internalisé l'enfumage de son entourage qu'il se le répète tout seul pour mieux se conformer à leurs maltraitances. Pour surtout ne pas se rebeller, ne pas se mettre en colère.

    Il découvre que son père n'est pas infirme, que l'infirmité était quelque chose que son père mettait en scène afin de justifier de vivre en parasite sur le dos de son fils. À présent que le fils s'est transformé dans le cancrelat que le père voulait qu'il soit, le père tombe le masque. Les maltraitances deviennent de plus en plus physiques, remplaçant le gaslighting (maltraitances psychologiques) et l'exploitation financière.

    Après s'être conformé à l'idée que son père se faisait de lui, il se plie à l'idée que sa mère se fait de lui. Sa mère n'a aucune compassion pour lui alors Gregor s'auto-persuade qu'il ne mérite pas la compassion de sa mère. C'est une manière de moins souffrir de l'absence de soins. Mais ce n'est pas sain au long terme non plus.

    L'auto-gaslighting de Gregor va au point où il considère qu'il ne mérite pas les soins apportés par sa sœur. Qu'il ne mérite pas que quiconque prenne soin de lui. Il a totalement internalisé les maltraitances psychologiques de son père. Gregor voit que sa sœur souffre d'être forcée dans ce rôle de prendre soin de son grand frère et au lieu d'orienter sa colère vers leurs parents, il l'oriente vers lui-même.

    Gregor est tellement persuadé que tout le monde va le maltraiter que lorsque sa sœur propose de retirer les meubles pour adapter sa chambre à sa nouvelle condition de cancrelat, Gregor panique et considère que cette accommodation est une tentative de prise de contrôle de sa sœur sur lui. Il est tellement soumis à l'image de parasite projetée par son père qu'il est incapable d'accepter des soins adaptés à sa condition. D'ailleurs c'est la mère qui refuse que la sœur soigne correctement Gregor, c'est la mère qui insiste pour laisser les meubles dans la chambre de Gregor alors qu'il a besoin, avec son corps de cancrelat, d'un espace beaucoup plus dégagé pour pouvoir grimper aux murs et au plafond.

    CD considère que ça veut dire que la mère de Gregor sait mieux que sa sœur ce dont Gregor a besoin. CD considère que c'est « bien » que la mère nie la métamorphose de Gregor et que la sœur est « mauvaise » de vouloir l'accepter et s'y adapter avec compassion. Pour cela, CD se base sur le point de vue interne de Gregor – oubliant que Gregor n'est pas un narrateur fiable, car Gregor est dans la soumission, l'auto-gaslighting et l'identification à l'image de soi renvoyée par ses parents maltraitants.

    Les notes de CD sur le texte blâment Gregor, lui reprochent sa métamorphose et son repli sur lui-même. Il affirme que par le texte de la métamorphose, Kafka aborde les sentiments positifs envers sa mère – là où je ne vois que des maltraitances supplémentaires. Les maltraitances maternelles sont tellement inconcevables face au mythe de la mère parfaite que cela peut expliquer pourquoi Kafka n'a jamais osé parler de ça et ne le mentionne qu'à demi-mot et sous couvert de gaslighting dans « La métamorphose ».

    CD affirme que Gregor voulait garder les meubles aux angles blessants dans sa chambre – alors que le personnage cherche à conserver certains éléments de décor, comme le cadre de la gravure de la dame au manchon – mais pas la totalité des meubles.

    Le chapitre se termine tragiquement : le père blesse mortellement Gregor. Dans une scène rappelant l'enfance de Kafka, Gregor court autour de la table, poursuivi par son père. Mais si dans l'enfance de Kafka, sa mère intervenait pour le « sauver » au milieu de ce jeu, ici Gregor n'a aucun soutien de la part de sa mère. C'est le comportement de sa mère qui sonne l'alarme et déclenche les violences paternelles. Dans son enfance, Kafka pensait ne pas mériter d'être sauvé par sa mère tellement il avait une piètre opinion de lui-même. Dans La métamorphose, Gregor est condamné à mort par sa mère. Les tensions internes de Kafka sont résolues, Gregor s'est soumis aux héritages psychologiques de l'enfance de Kafka.

    Partie 3

    Pour Kafka il est impossible d'échapper aux maltraitances familiales. Tout comme la famille de Gregor « supporte » la présence de Gregor car il fait partie de la famille, Kafka « supporte » sa famille malgré tout ce qu'il souffre.

    La blessure mortelle de Gregor n'est pas soignée : Gregor n'est que toléré, que « supporté », il est hors de question de prendre soin de lui. La pomme logée dans sa carapace pourrit et aggrave sa blessure, tout comme les maltraitances familiales gangrènent l'âme et l'esprit.

    Le père continue de se comporter en tyran sur sa famille. Il attend continuellement des soins de la part de la mère et de la sœur – et juste après il les refuse. Il se place en posture de victime éternelle que personne ne peut sauver car s'il était sauvé, il ne pourrait plus être victime et il ne pourrait plus centrer sur lui l'attention familiale. Gregor de son côté est à peine gardé en vie, plus par acquis de conscience qu'autre chose. De la même façon, beaucoup de familles maltraitantes sont persuadées qu'il suffit de garder en vie les enfants pour être considéré comme un bon parent. La logique étant que si les soins n'étaient pas suffisants l'enfant mourrait. Mais l'enfant reste en vie donc c'est qu'il a tout ce qu'il faut, n'est-ce pas ?

    L'hypocrisie des familles maltraitantes transpire énormément dans cette troisième partie plus encore que dans les deux premières.

    Gregor parvient enfin à ressentir de la colère face aux mauvais traitements de sa famille. Cette colère est décrite comme ce qui le fait basculer définitivement du côté de l'animal. C'est une logique de gaslighting que d'affirmer qu'une victime en colère est plus maltraitante et inhumaine que son bourreau.

    L'introduction de sous-locataires dans l'appartement augmente encore plus les maltraitances et négligences subies par Gregor. Celui-ci culpabilise mais la colère et la tristesse sont trop fortes. Il finit par sortir de sa pièce, exposant le « secret de famille » aux yeux de tous malgré le masque de bienséance que la famille se donne.

    Comme on pouvait s'y attendre, comme ça se produit dans toute famille dysfonctionnelle quand la victime essaye de donner un coup de pied dans la fourmilière, la famille ne supporte pas d'être mise face à ses actes.

    La trahison ultime provient de la sœur de Gregor, la seule qui jusqu'à présent avait un peu de compassion pour lui. Ne supportant plus le rôle de soins imposé par le système familial, elle se range du côté de ses parents au lieu de s'élever contre eux. Elle affirme que si Gregor était vraiment humain, il serait parti de la maison ou se serait tué pour lui épargner la charge de devoir prendre soin de lui.

    Et Gregor se soumet au système familial, une dernière fois. Il meurt, permettant à la famille de se débarrasser définitivement du « secret de famille » gênant : ils ont maltraité leur fils Gregor-Kafka jusqu'à son dernier souffle de vie.

    Une fois Gregor mort, le père jette à la porte les sous-locataires comme la femme de ménage, derniers témoins du secret de famille. Il reprend le contrôle de sa femme et de sa fille, réclamant toute leur attention.

    L'incestuel se remet en place maintenant qu'il n'y a plus aucun témoin gênant ni aucune victime ruant dans les brancards.

    Mais alors, qu'en dit notre ami CD ?

    Plutôt que de souligner qu'il est tragique que Gregor meure en pensant à sa famille – qu'il meure tel Jésus en voulant sauver ses bourreaux – il considère que c'est « son dernier acte humain » que de penser un peu à sa famille vu qu'il est devenu un déchet suite à son désir de métamorphose en déchet. CD met cela en parallèle avec Kafka écrivant dans sa nouvelle du Verdict « chers parents je vous ai pourtant toujours aimés ». Comme si c'était normal, naturel, essentiel d'aimer ses parents et de leur être soumis (injonction biblique). Moi j'appelle ça un attachement traumatique envers les agresseurs dont on dépend pour survivre. Un peu comme les enfants maltraités par leurs parents qui aiment leurs parents (puisqu'ils dépendent d'eux pour survivre) tout en détestant les maltraitances. C'est tout le tragique de l'enfant maltraité ou négligé, la base même de la structure dissociative de la personnalité.

    CD commente que la mort de Gregor « rend à nouveau leur liberté à ceux qui l'entourent ». C'est la double peine de la victime. Gregor a été victime dans sa vie – exploité financièrement, réduit à l'état de cancrelat par son père, maltraité et repoussé par sa famille, réduit au silence chaque fois qu'il cherchait à exprimer sa souffrance – et dans sa mort il est rendu coupable des choses dont il a été victime. CD considère que c'est la faute de Gregor s'il s'est métamorphosé et qu'il a imposé ça à sa famille – tout comme les parents maltraitants affirment que c'est la faute de leurs enfants s'ils ont un comportement maltraitant.

    En d'autres termes : Gregor-Kafka avait qu'à ne pas exister s'il ne voulait pas que son père le maltraite et le déshumanise. C'est la faute de la victime si elle a été victime, elle le voulait bien, maintenant il faut qu'elle disparaisse en emportant avec elle la culpabilité de son agresseur.

    La Métamorphose, c'est l'histoire d'un agneau sacrificiel christique, version cancrelat.


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  • L'article part du décès de Michael Jackson pour ouvrir une discussion autour des effets du décès d'un #agresseur sur la vie intérieure et les émotions de sa victime surtout lorsque celle-ci est très dissociée.

    A- Les barrières dissociatives peuvent diminuer drastiquement.
    B- Les souvenirs douloureux peuvent remonter d'un coup avec des symptômes post-traumatiques intenses.
    C- Les introjections de l'agresseur peuvent augmenter en activité.
    D- De nouvelles parts peuvent dissocier, de nouveaux alters peuvent apparaître.
    E- Le déni du décès et le déni des traumas peuvent augmenter d'un coup à cause de l'attachement à l'agresseur.
    F- Les comportements autodestructeurs peuvent augmenter en fréquence et intensité.
    G- Les émotions refoulées (tristesse, colère...) peuvent remonter d'un coup.

    Il peut être nécessaire de se faire accompagner par un psy ou autre thérapeute pour traverser cette période difficile.

    Article complet : > https://tinyurl.com/yeyrbca2 <


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  • S'éloigner des agresseurs est une étape importante de la thérapie des traumas car c'est le seul moyen d'atteindre la sécurité dans l'ici et maintenant. Pourtant c'est très compliqué quand cet agresseur fait partie du cercle familial restreint. Voici les points abordés par l'article, qui compliquent la mise à distance de l'agresseur :

    1. personne importante dans la vie de la victime
    2. personne aimée par la victime
    3. lien d'attachement fort de la victime vers l'agresseur
    4. la victime dépend encore physiquement de l'agresseur
    5. la victime a de la compassion pour l'agresseur
    6. l'agresseur menace la victime de se faire du mal si la victime part
    7. la violence n'est pas conscientisée, la victime est désensibilisée
    8. la victime espère que l'agresseur va changer
    9. l'agresseur intimide la victime
    10. la victime n'a pas les ressources pour partir

     

    Article complet : > http://tinyurl.com/4x3j6jp5 <


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  • Les victimes ont tendance à s'attacher à leur agresseur, en particulier lorsqu'elles dépendent de celui-ci pour vivre (séquestration, parents maltraitants, violences conjugales...). Cela peut entraîner des comportements totalement incompréhensibles du public : la victime prend la défense de son bourreau.

    L'article utilise l'exemple d'une femme nommée Jaycee dont l'histoire, réelle, peut se retrouver facilement sur Internet. Ensuite l'autrice aborde des points qu'on peut trouver chez certaines personnes souffrant de troubles dissociatifs complexes en expliquant comment ce genre de situation peut se mettre en place.

    Le lien est également fait avec des comportements de soumission qui sont appris quand l'agresseur et le donneur de soins sont la même personne. La dynamique de dépendance émotionnelle qui en résulte est terrible : l'enfant apprend que pour survivre il doit s'accrocher à ses agresseurs et leur faire plaisir puis ce comportement perdure à l'âge adulte à cause du conditionnement.

    Article complet : > http://tinyurl.com/mr2yytms <


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