• Et voilà ça fait 1 an de vitamine T (ou si vous préférez, thérapie de remplacement hormonal à la testostérone) alors, petit point, de la tête aux pieds !

    • Cheveux : pour le moment ils ne reculent pas.
    • Peau : acné mais je gère. Globalement j'ai la peau plus grasse sur le visage.
    • Barbe : menton, OK. Double menton, OK. Ligne de la mâchoire, en cours. Moustache... peut mieux faire.
    • Voix : mode "Donald Duck" activé.
    • Odeurs corporelles : je sens le mec.
    • Musculature : ma grande fierté. J'ai pris énormément de muscle (via de la musculation poids du corps) (jusqu'à 5h de musculation par semaine) Je peux faire des pompes pieds sur la chaise et mains par terre.
    • Poils : ça devient un peu plus foncé.
    • Appétit : il a du mal à suivre mes dépenses caloriques via muscu...
    • Règles : Madame Utérus fait des caprices, le Doliprane est mon meilleur ami. Je n'ai pas vraiment de menstruations mais certains jours le spotting fait revenir la dysphorie de genre. Joie et cotillons. (/Sarcasme)
    • Rez-de-chaussée : [zone réservée au personnel]
    • Papattes : poilues et galbées, toujours en kilt. On m'a appelé' "jolie demoiselle féministe" cette semaine dans la rue. J'ai rigolé. Le mec en face, lui, a changé trois fois de couleur. Je l'imagine faire des insomnies en se demandant s'il est gay ou pas...
    • Pieds : certains mecs trans prennent une pointure de chaussures. J'attends la mienne.


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  • La SOFECT, appelée depuis 2020 la FPATH ou bien Trans-santé est une société savante française pour la prise en charge des personnes trans en France. Sur le papier, elle parle de déontologie, de respect... Mais dans les faits, beaucoup d'associations de personnes transgenre critiquent son fonctionnement et son hégémonie. Voici quelques points sur lesquels la SOFECT est critiquée :

    • la psychiatrisation du parcours trans : il est nécessaire d'avoir un diagnostic psy attestant de la transidentité afin de pouvoir entamer une transition - conséquences : refus de prise en charge propres à la France
    • il en découle la mentalité suivant laquelle, si la transidentité n'est pas pathologique ni pathologisée alors elle ne peut pas être remboursée (comme si les grossesses, la contraception, l'IVG... n'étaient pas prises en charge par la sécu alors que ce ne sont PAS des pathologies...)
    • hégémonie : elle veut que seules SES équipes spécialisées puissent encadrer les parcours de transition
    • un point de vue très la binarité de genre et très les stéréotypes de genre : pour savoir si on est une fille ou un garçon il suffirait de regarder avec quoi on jouait dans son enfance ("Barbies ou Foot ?" est une question qu'un psy SOFECT m'a posée...)
    • une cisnormativité des corps : si une personne trans a un corps différent de celui d'une personne cis de même genre alors la transition est "ratée" ou "incomplète"
    • des parcours et équipes médicales rigides : c'est à prendre ou à laisser, on ne négocie pas - lesquels parcours incluent parfois une transition sociale forcée nommée "expérience de vie réelle" qui expose les trans aux agressions transphobe pour vérifier si les gens sont "des vrais trans". Amnesty International France est intervenu sur le sujet en 2013 et 2017
    • avant 2016, il fallait être définitivement stérilisé pour accéder au changement d'état-civil sur les papiers
    • seul un parcours SOFECT permet un remboursement des chirurgies à 100% (coucou les cagnottes !)


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  • L'autre jour (oui c'était il y a quelques jours) j'ai (enfin !) pu faire ma deuxième injection du vaccin contre le SARS-COV-2 de la Covid 19. Comme d'habitude pour chaque campagne de vaccination, j'ai été bien KO. Mais ça, c'est moi. Entre la fatigabilité et tout le reste, dès que mon corps doit faire un truc de plus que d'habitude (vaccin, rhume, meltdown ou shutdown autistique etc.), c'est le drame, y'a plus rien qui va, direction couette, option doliprane, lunettes de soleil et boules quiès. Les joies de l'autisme, que voulez-vous.

    Donc, je l'ai senti passer, forcément. FORCEMENT. C'est pas drôle sinon. Mais c'est comme faire un tour chez le dentiste : c'est loin d'être agréable, mais quand c'est fini, ça soulage et on a l'esprit tellement plus tranquille !

    Je vais quand même attendre les deux semaines règlementaires de camp d'entraînement pour système immunitaire avant d'aller gambader allègrement dehors, toujours avec un masque, toujours en me lavant les mains. Et oui, on continue de mettre sa ceinture de sécurité en voiture, même quand on a un Air Bag ! Ben là, c'est pareil.

    Soit dit en passant, l'association qui organisait la campagne vaccinale dont j'ai pu bénéficier, accueillait les gens dans une salle absolument magnifique. La salle licorne !

    Et moi je kiffe les licornes !


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  • Le TDA/H ce n'est pas que une question de vouloir se concentrer, n'en déplaise aux spécialistes du Yaka. "Y'a qu'à te concentrer plus." "Y'a qu'à t'organiser. " No shit Sherlock ! Et pour résoudre la faim dans le monde, y'a qu'à donner à manger à tout le monde ! CQFD.

    Un cerveau avec un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, c'est comme une voiture sans freins, dont les roues tournent deux minutes après qu'on ait tourné le volant (appelé "brain fog" ou "sluggish cognitive tempo"), dont l'accélérateur s'enfonce à fond dès qu'on respire trop fort dessus (c'est l'hyperfocus), et dont la jauge d'essence disparaît quand on arrête de la regarder (problèmes de persistance de l'objet).

    Imaginez conduire une voiture comme ça et que quelqu'un vous dise que yaka suivre le code de la route.

    Mais c'est pas fini !

    Pour que le réservoir d'essence reste plein il faut au choix : (1) soit rester sur la voie de gauche de l'autoroute à 130 sans pause-café pendant les 10 prochaines heures (être en hyperfocus) ; (2) soit changer de file toutes les 2 minutes si vous voulez pouvoir prendre la prochaine sortie comme prévu (le côté hyperactivité ou "déficit de l'attention").

    Mode cauchemar : la voiture n'accepte de démarrer que si votre destination correspond à celle choisie au hasard par son ordinateur de bord. (On appelle ça "trouble de l'attention" mais c'est le cerveau qui n'arrive pas à "engager les vitesses").

    C'est un vrai calvaire cette voiture, n'est-ce pas ? Et vous avez envie de taper les gens qui vous disent Yaka !

    Félicitations, vous venez de comprendre comment fonctionne un cerveau TDA/H.

    Vous voulez encore plus de fun ? Combinez le TDA/H avec vos neuroatypies préférées : autisme ! Troubles dys ! Handicap cognitif ! Surdouance ! Aphasie ! Dyslexie ! ...et les maladies en option qui vont bien : dépression ! Anxiété ! Insomnie ! TOCs ! Dissociation ! Et j'en passe...


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  • Le manque d'énergie peut nous handicaper de deux façons différentes : manque d'énergie physique ou manque d'énergie mentale.

    Pour comprendre ça je vais utiliser la métaphore de l'eau. On va dire que l'énergie physique c'est la quantité d'eau qu'il y a et l'énergie mentale c'est la hauteur de laquelle l'eau va tomber.

    Une personne peut être handicapée parce que son corps, son énergie physique, n'est pas au top. C'est comme d'avoir de l'eau qui tombe en gouttes de très haut (la pluie, quoi) : il n'y a pas assez d'eau, d'énergie physique, pour faire tourner la roue d'un moulin.

    Moi j'ai un handicap de fatigabilité mentale : j'ai de l'eau mais elle tombe de très bas, comme un lac ou une rivière paresseuse. Il n'y a pas assez de courant, d'énergie mentale, pour faire tourner la roue d'un moulin.

    Une personne valide va avoir la bonne quantité d'eau qui tombe de la bonne hauteur (la bonne combinaison d'énergie physique et mentale) pour sa vie de tous les jours.

    Certaines personnes disent que "c'est une question de volonté". Or la "volonté" dont elles parlent c'est la même chose que l'énergie mentale ou la hauteur de chute d'eau. On ne peut pas la créer magiquement en claquant des doigts. Oui, j'ai très envie, je veux très fort, faire des choses. Non, je ne peux pas, je n'arrive pas à déclencher l'action, l'étincelle n'est pas là. S'il suffisait de dire "je veux" pour que mon corps fasse, je serais valide et ma vie serait plus simple !

    Certaines maladies mentales comme la dépression, l'anxiété, les insomnies, ou des neuroAtypies comme l'autisme, diminuent l'énergie mentale et on est handicapé par ça. Certaines maladies comme la fibromyalgie ou le SED (Syndrome d'Ehlers-Danlos) diminuent l'énergie physique ce qui est une autre façon d'être handi.

    Alors ce soir c'est soupe instantanée et miettes de thon pour dîner.


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